vendredi 9 octobre 2009

BRING OUT THE DEAD # 1




Sam Phillips (1923 - 2003)
« C’était quoi ça ? » « On sait pas, on s’amusait, Mr Phillips ». Il recale la bande. « Refaites moi ça, essayez de trouver une sorte d’intro et refaites moi ça. »
That’s Alright Mama. Le rock’n’roll et avec lui la musique moderne était né. C’était le 5 juillet 1954 aux Studios Sun, à Memphis. Aux manettes, Sam Phillips. Dans la cabine, le jeune Elvis Presley et deux musiciens de studio faisaient une pause et se détendaient en accélérant la chanson.
Souvent, l’œuvre de Sam Phillips se résume aux yeux des gens à cette intuition, mais que ce soit comme DJ à la radio ou dès 1950 lorsqu’il ouvre les studios Sun, Phillips est un précurseur. Il sent les choses. Il enregistre les artistes noirs (Rufus Thomas, Howlin’ Wolf, BB King) et apaise tous les débats quand certains disent que le premier disque de rock’n’roll est en fait Rocket 88 de Jackie Brenston et ses Delta Cats en 1951 … puisque c’est lu aussi qui l’a enregistré.
Après Elvis, il continue sereinement son travail de sape sur la culture US (et donc mondiale) en produisant Jerry Lee Lewis, Johnny Cash, Roy Orbison ou Carl Perkins.
Il vend alors ses studios en 1969. l’année où le rock’n’roll est mort à Altamont, avec les Stones et quelques Hell’s Angels.
Ca aussi, il l’avait senti.