Ebullition au Hellfest (NdR: édition 2010) en raison de la réunion improvisée avec John Garcia et Nick Oliveri. Trois-quarts de Kyuss sur scène. Evénement ? Il en faut plus pour changer Brant Bjork. Face à nous, simplicité et humour racé. Sur scène, minimalisme et altruisme à haut volume. Tous les éléments qui en font peut-être le dernier rempart de la scène originale du Desert Rock. De l’éloge de la sobriété.
Interview réalisée en juillet 2010 /// Photos live @ Louise Dehaye
Version longue de l’interview publiée dans Abus Dangereux # 115
Je mets cette interview en ligne alors que Kyuss lives ! (John Garcia + Nick Oliveri + Brant Bjork) est en pleine tournée de reformation, et que Josh Homme – le grand absent – déclare dans Noise magazine : « Je ne pense pas pour le moment (les rejoindre sur scène). Mais je veux bien participer à tout ce que feront Nick et John ensemble. » WTF about Brant ? Je tue le suspens : aucun élément de réponse dans l’interview qui suit.
Ton nouvel album « Gods and Goddesses » est sorti. Il est très simple et recentré sur des chansons au format classique.
Oui, et je vais te dire un truc, je ne saurais honnêtement pas expliquer pourquoi. J’obéis juste à mon intuition. Après toutes ces années, je profite du fait d’être un artiste indépendant et d’avoir une formidable marge de liberté pour faire des styles d’albums différents. Je ne sais pour quelles raisons, cette fois ci, j’ai senti qu’un bon disque de rock bien simple serait approprié.
Dans la chanson « Dirty Bird », il y a cette phrase : « What it is is exactly what it is ». Doit-on y voir la meilleure auto définition pour ta musique ?
C’est marrant parce que j’avais ces paroles dans la poche depuis des années. J’avais même pensé donner ce nom à un album. Mais oui, ça résume en quelque sorte mon point de vue sur ce que je fais… Rien de plus que ce que c’est.
Est-ce qu’il s’agit d’une réelle volonté de rester simple tout le temps, ou aimerais-tu parfois faire des choses plus complexes ?
Oh tu sais, je ne sais vraiment pas si j’ai les capacités pour faire quelque chose de très complexe. J’ai toujours apprécié la philosophie du « Less is more ». Je pense simplement que c’est la façon dont les choses me viennent naturellement. Je ne pense pas avoir les ressources pour créer une œuvre alambiquée et exigeante. C’est même contraire à mes principes. Je n’arrive pas à rester attentif si je m’ennuie. Ca demande trop de temps et d’énergie, et ce n’est pas ce que je veux. Je préfère encore faire le même riff pendant vingt minutes qu’expérimenter des trucs dingues tout le temps.
C’est un peu ce que la Beat generation planquait derrière son « First thought, best thought » (NdR : quelque chose comme « la première idée est toujours la meilleure »). C’est la même idée ?
Complètement. Il y a d’autres paroles sur le disque qui disent : « I don’t really believe in masterpieces » (NdR : sur the Future Rock). Le voyage m’importe plus que la destination. Je ne cours pas après le chef d’œuvre. Je ne peux pas imaginer passer deux ans à faire un disque. Ou même trois mois. Ce n’est pas si important. Je préfèrerai toujours faire cinquante albums moyens que cinq albums de génie. J’aime la spontanéité dans le rock, surtout quand j’enregistre. La première fois que tu joues un morceau avec le groupe, c’est toujours unique. J’aime percevoir l’anxiété d’une première prise. Ca procure beaucoup d’énergie à la chanson et même si tout n’est pas impeccable, ça donne du caractère au disque. Il n’y a rien de plus chiant que la perfection.
Ces “Gods and Goddesses”, qui sont-ils?
Ce titre n’est pas spécifique. C’est juste le titre d’un bouquin que j’ai depuis des années. Ca parle de dieux grecs. J’aime vraiment prendre à la dérision ce genre de termes pompeux et universels. Au final, ça revient toujours à parler de mecs qui partent en week-end. C’est une façon de remettre la main sur la langue. D’où je viens, et je suis sûr de ne pas être le seul dans ce cas, on est élevés dans une jungle d’argot. On aime bien jouer sur les mots, ou avec leur sens, ce genre de trucs. Ce qui est certain, c’est que je ne me prends pas pour un dieu ou ce genre de truc. C’est juste du genre faire ton truc sans te cacher, la tête haute.
Quand on écoute tes albums, et c’est encore le cas sur “Gods and Goddesses”, il y a un vrai style Brant Bjork. Très sec, sans rien de futile. Et en même temps, on peut sentir que tu es influencé par des groupes comme Led Zeppelin (note: Led Zep IV passe dans les speakers de la cantine) ou Black Sabbath. Ce qui est très différent. D’où vient ton style selon toi?
Je ne sais vraiment pas. Quand j’étais encore un gamin, j’étais le plus jeune du voisinage. Tous les autres kids étaient dans des trucs comme Kiss. A la fin des années 70, Kiss était le gros truc. Et puis j’ai changé de direction quand j’ai découvert les Ramones, les Sex Pistols. Je me suis vraiment mis au punk. Je crois que c’est vraiment à ce moment là que je me suis projeté en tant que musicien car ça m’a donné la confiance nécessaire et ça m’a montré que je pouvais jouer et participer. J’avais ce pote qui était le plus gros fan de Kiss du coin et qui avait commence à jouer de la batterie dans un groupe punk à ce moment là. Je trainais chez lui et je regardais ces gars jouer. J’étais très jeune. Ils jouaient des reprises des Clash, de Generation X, des Sex Pistols et tout ce genre de trucs. Peu de temps après, j’ai eu ma propre batterie et j’ai rassemblé quelques gars pour faire du bruit et jouer. J’ai un attachement particulier pour mes racines punks. Ca m’a permis de devenir un musicien. Je ne pourrais pas dire si les groupes ou leur discours politique a beaucoup à voir là-dedans. Ca ne me parlait pas énormément. Ce qui m’attirait, c’était que ça semblait la musique parfaite pour grandir dans les années 80, quand tu commences à découvrir Led Zeppelin ou Black Sabbath, les trucs du début des 70s. Tu sais, ces disques heavy et rugueux. Je n’ai peut-être pas absorbé ce qui faisait les superstars des 70s, mais j’aime combiner ces rythmes et ce son à ma vision punk simpliste. Je n’ai jamais pris une leçon dans ma vie, pour aucun instrument. C’est du rock archaïque. Je ne saurais comment le décrire autrement.
C’est paradoxal. Maintenant que tu n’apparais plus que sous ton propre nom (avant, il est apparu avec les Bros et les Operators), tu as le groupe le plus énorme de ta carrière solo. Sur scène, tu leur laisses d’ailleurs beaucoup de place pour s’exprimer. C’est ce qui était prévu ?
Heureusement que les choses ne se passent jamais comme tu l’avais prévu, ce serait frustrant. Au début, j’avais une vision très idéaliste de ce que je voulais exprimer en tant qu’artiste solo et j’ai bossé dur pour que cette envie reste la plus pure possible. Avec les années, ce qui m’importe vraiment, c’est de m’amuser et je laisse les autres musiciens amener leur propre touche. Souvent, c’est une touche que je n’aurais jamais pensé à inclure, mais qui suis-je pour dire que ce n’est pas approprié ? On s’amuse vraiment sur scène et je suis vraiment content de la façon dont les choses ont tourné.
Ton jeu de batterie est très direct et rugueux, alors que tu as un style très groovy quand tu joues de la guitare. Quelle est la différence pour toi ?
A mes yeux, la guitare est vraiment ce qu’il y a de plus merveilleux, car je peux jouer des notes. La batterie a un côté plus primaire. Je dirais que la batterie révèle mon côté masculin et on voit plus mon côté féminin à la guitare.
Cela te vexe, qu’on te voie toujours comme un batteur qui se fait plaisir à la guitare mais qui restera toujours un batteur au final ?
Je ne peux pas contrôler la façon dont les gens me voient. On m’attribue toujours un tas de trucs. Je suis un musicien. C’est juste ce que je suis. J’ai commencé la guitare avant de me mettre à la batterie, en fait. Mais ce qu’on peut dire ne me travaille pas énormément.
Aujourd’hui, tu t’entraînes de la même façon sur les deux instruments ?
Eh, je ne m’entraîne jamais, je ne l’ai jamais fait. C’est chiant.
Tu as joué dans des groupes vraiment heavy, et quand tu joues en solo, tu fais généralement des chansons nonchalantes. Est-ce que c’est parce que tu as changé au fil des années ou est-ce que c’est juste la part de Brant Bjork de la musique que tu as toujours joué ?
C’est un peu des deux. Quand j’étais plus jeune, et très clairement aussi pendant les années Kyuss, on était vraiment en colère. Et frustrés. On était jeunes et stupides, on vivait au milieu de nulle part. C’est pour ces raisons que la musique sonne de cette façon. Mais maintenant on a vieilli, et même si on a toujours les capacités d’exprimer notre frustration, ça commence à être épuisant. En tant qu’artiste, tu apprends à utiliser d’autres façons d’exprimer ta frustration. J’écoute beaucoup de jazz ou de reggae. Ces mecs sont bien plus énervés qu’on ne le sera jamais, mais ils en tirent une musique douce et magnifique. Pour moi, c’est beaucoup plus heavy, finalement.
Dans la scène du désert, la loyauté semble être un élément très important. Quelle est la différence entre la scène originale desert rock et d’autres endroits, d’autres mouvements ?
Pour être totalement honnête, je ne peux pas comparer notre situation à quoique ce soit d’autre puisque je ne connais rien d‘autre. Ce désert, c’est là d’où on vient, où on est devenus des musiciens et où on a grandi tous ensemble. C'est où on a partagé la frustration de vivre au milieu de rien, de s’ennuyer et de n’avoir vraiment rien à faire. Notre musique représente beaucoup à nos yeux car c’est tout ce qu’on a. Pour le meilleur et pour le pire. C’est notre seule façon de nous identifier. On émet des critiques, on jauge, on pousse pour faire plus, on encaisse et on joue des coudes. Mais ça a le mérite de garder toutes les têtes froides. D’où je viens, on ne peut en faire des tonnes parce qu’il y aura toujours quelqu’un pour te ramener sur Terre. Même ceux – ils sont peu – qui ont quitté le désert et connu un grand succès, ils seront les premiers à te remettre les idées en place si t’en as besoin. Mais c’est ok, ça te maintient affuté et ça amène un genre de vitalité.
Comment est née cette scène du Desert Rock à l’époque ?
On peut avoir plusieurs regards sur ce qui a généré le mouvement. Pour moi, et ma génération, Kyuss était les suiveurs de ce que je considère être la scène originale. Le desert rock original a commencé en faisant du punk rock, car c’était la musique qui avait montré aux gens des petites villes et des endroits isolés qu’ils pouvaient créer leur propre scène. Black Flag était venu jouer et ça avait poussé des gars comme Mario Lalli à organiser des concerts. On n’avait pas de clubs où jouer. On faisait des groupes juste pour contribuer, avec rien à gagner sinon l’expérience du truc. Le mouvement avait commencé au début des années 80 et a continué à évoluer jusqu’au milieu de la décennie. Des groupes vraiment jeunes ont commencé à voir le jour, inspirés par cette scène. C’était un mouvement réduit mais très intense. Je comparerais la scène du désert à celle qui peut exister en Jamaïque. Ces gars vivent sur cette île, jouent tous sur les albums des autres, mais il y a beaucoup de frustration. Ils sont comme une grande famille dysfonctionnelle. On est aussi comme ça dans le désert. Même avec du recul, je dois dire qu’on ne savait pas vraiment que ça allait devenir important pour d’autres gens. On partageait juste le credo commun que nous étions très insignifiants. Deux heures pour aller à San Diego, pareil pour Los Angeles. Pourtant, on jouait dans le désert, il y avait dans les 500 personnes, et encore aujourd’hui, je n’ai pas vu mieux que ces groupes là. Les meilleurs groupes que j’ai vu de ma vie. On est juste montés dans le wagon. Avec Kyuss, on était un résultat de cette scène qui existait déjà. Ils nous voyaient arriver et étaient du genre : « voilà les punk kids ! » Pour être honnête, on a juste eu la chance incroyable que Kyuss ait été découvert.
Kyuss a concocté la recette définitive du stoner, avec un accordage très bas, des boucles répétitives… Comment c’est venu ?
Pas mal de trucs sont venus parce qu’on était juste des kids, en fait. On n’avait pas d’accordeurs, alors on jouait constamment désaccordés. Josh (Homme) s’accordait la plupart du temps en écoutant un album des Misfits, parce que c’était tout ce qu’on avait sous la main. Et quand on a enfin dégoté un accordeur, on s’est regardés en se demandant « c’est quoi ce bordel ? Ca ne marche pas. » Pour nous, ça avait toujours été beaucoup plus dans les graves que l’accordage classique qu’on découvrait.
Comment t’expliques cette bascule, de SST records et la scène californienne au désert rock ? Il y a peu de choses en commun, c’est plus Black Sabbath.
C’est ce que les gens ont le plus de mal à comprendre. Mario Lalli et tous les autres venaient de l’école SST. SST était une institution en Californie. C’était très intense et aussi très réel. Presque culte. Greg Ginn et Black Flag avaient une sacrée pression. Si tu étais sur SST, tu ne pouvais pas vraiment te disperser. Ce qui était si impressionnant au sujet de SST et de Black Flag, c’est qu’ils avaient créé le mouvement hardcore de leurs propres mains, selon moi, mais en même temps ils lançaient constamment un défi au public qu’ils avaient réuni et essayaient d’ouvrir les esprits. « Hey, écoute ça c’est du hardcore ». Oh super, je veux faire partie de ce truc. Et tu les revoyais « Hey, voilà ce que c’est maintenant ». Oh, c’est différent. Ils ne brossaient pas leur public dans le sens du poil. Ce courage artistique était incroyable. Ca a été une énorme influence sur la scène du désert car Mario Lalli était très bon musicalement. Les vrais musiciens étaient les plus âgés du mouvement, la génération au-dessus de nous, comme Alfredo Hernandez et Gary Arce (NdR : Yawning Man). Ils ont très vite adhéré aux groupes SST et la vision élargie du punk rock. Les derniers disques de Black Flag comme My War et tous ces trucs. D’une certaine façon, ce sont tous ces disques vraiment éclectiques et bizarres de STT qui ont engendré tout ce qu’a fait Sub Pop. Pour moi, 90 % des groupes de Seattle ont été directement influencés par ces groupes-là.
On était là, dans le sud de la Californie. Mario Lalli était dans un groupe nommé Across the River, en 1985. C’était un truc comme le plus grand groupe de hard rock qu’il m’ait été donné d’entendre. Tout à fond. La rencontre entre Black Flag, Black Sabbath et Deep Purple, un truc dans le genre. Ca nous a beaucoup influencé en tant que kids. Le temps que Kyuss arrive, on avait tous été influencé par tout ça. Mario Lalli était le mec qu’il fallait aller voir pour tout ce qui était punk rock à Palm Desert. Et quand j’ai enfin réussi à me débrouiller pour les voir, j’ai trouvé un gars avec des dreads, des tongs… mais il jouait comme ces enfoirés de Deep Purple. Il n’était pas du genre à porter une veste en cuir et tout ce bordel. C’était comme si une partie de moi aimait grandir au son de GBH et des trucs très explosifs, mais là je rencontrais le héros local et il me montrait ce dont il était vraiment question : le punk rock est avant tout « fais ce que tu veux comme tu le veux ». Ca m’a marqué. J’aimais ça et c’est pour ça qu’on a commencé en tant que groupe punk avec Sons of Kyuss.
Comment expliques-tu l’anti-hype du mouvement ? Vous êtes tous si simples et aucun n’a cédé au commercial.
On est sûrement aussi complexes qu’on est simples. Je suis sûr que si on offrait un million de dollars à l’un d’entre nous pour le faire, il le ferait probablement. J’espère vraiment que je ne le ferais pas, mais tu ne sais jamais avant d’y être confronté. On vient d’un background très humble. Notre simplicité est très naturelle. En tant que musiciens, on est humbles car on est impliqués dans des musiques qui nous poussent à l’humilité. Je veux dire, sans prendre en considération d’où on vient individuellement, ou le contexte du désert. Beaucoup de gens trouvent ça cool et romantique d’amener un générateur au milieu de nulle part et jouer au milieu du désert, mais à l’époque, on ne pensait pas exactement que c’était « cool ». On n’avait juste pas d’autres endroits où jouer. Quand on a commencé à jouer dans les clubs, on était du genre « wow, regarde cette sono . Oh, des lumières et des pieds de micro. » C’est ce qu’on voulait tous au fond.
Si tu n’avais à retenir qu’un élément comme étincelle du désert rock, ce serait les generator parties, le rancho de la luna, Kyuss ou Mario Lalli ?
Encore une fois, c’est juste mon point de vue, mais pour moi, la scène du désert et le désert rock n’avaient rien à faire avec le Rancho de la Luna. Kyuss est peut-être une extension de quelque chose, mais selon moi, le désert rock a eu lieu entre 1985 et 1989 dans le low désert. C’est ce dont on parle quand on évoque le désert rock. Joshua Tree, les désert sessions et le Rancho de la Luna sont supers mais ça n’a rien à voir avec le désert rock. C’est venu très tard. C’est complètement approprié, ce sont des coins supers et je suis content d’être impliqué dans ces trucs à un certain niveau mais au fond, le vrai désert rock est mort selon moi. Ce qui est cool hein. Chris Goss dit souvent : « the best should always go to the gods ». C’est ce qui est arrivé : Across the River n’a jamais rien enregistré, le Yawning Man original non plus. Ces groupes étaient parmi les meilleurs que j’aie vu. Disparus, pfiut !
En ce moment, tout le monde doit te demander si Kyuss va se reformer, alors je vais te poser une question tout aussi importante : et Che alors ?
Tu sais, on en parle à peu près tous les deux ans. Ce n’est en aucun cas que nous ne voulions plus faire de musique ensemble. Alfredo Hernandez et Dave Dinsmore sont aussi occupés que moi. Je déteste admettre quelque chose d’aussi trivial, mais c’est un simple problème logistique. Ca craint, c’est une excuse vraiment minable. C’est sur la liste des choses plutôt cools que j’ai envie de faire. Ca avait été une expérience très organique… Capturer un spécimen rare deux fois est très difficile. Mais ça peut être marrant d’essayer, hein.
Across the River a indirectement enregistré un titre. Quand Scott Reeder est arrivé dans Kyuss, il a amené cette chanson qui fut reprise par le groupe.
RépondreSupprimerhttp://youtu.be/EhBTi2aWexI
Yeah, et il y a Catamaran du early Yawning Man aussi. Le jam sans fin avait fini en version construite sur ... And the Circus Leaves Town.
RépondreSupprimer