samedi 19 mars 2011

Going Underground


« And the public wants what the public gets, but I don't get what this society wants, I'm going underground » // the Jam

Depuis la rentrée, en plus d'être gratifié d'un nouveau nom, le radio show a subi un lifting nerd'n'roll.


Sur la page de l'émission, j'avais demandé à chacun des collaborateurs de faire son auto-portrait en croisant cinq personnages / personnalités / weirdos. Il s'agissait en fait d'une application Facebook qui trainait il y a deux ans, un truc comme ça. Dur à dire, le temps 2.0 est dilaté.

Mon propre mix est fidèle à celui que j'avais donné à l'époque. J'aurais pu affiner un ou deux choix, mais je trouve ça profondément honnête, et par respect pour le moi-même d'alors, je l'ai gardé tel quel.

Schroeder

monomaniaque (adj.) : relatif à la monomanie, sorte de trouble mental dans lequel une seule idée semble absorber toutes les facultés de l'intelligence.

Johnny Ramone


"Less is more". No bullshit. Une bonne réflexion sur les a priori et la persévérance, no matter what.


Lester Bangs

J'avais écrit ça pour Abus Dangereux spécial Rock & bouquins. Je crois que le papier n'avait pas été publié:

Psychotic Reactions & autres carburateurs flingués

Fêtes Sanglantes & mauvais goût

Lester Bangs

Tristram

« Je commence toujours une interview avec la question la plus insultante à laquelle je puisse penser. Parce qu’il me semble que tout le truc d’interviewer une rock star est très surfait à la base, et ça finit en léchage de bottes. Ce n’est qu’une révérence à plat ventre faite à des gens qui n’ont vraiment rien de spécial. C’est juste un mec, juste une autre personne, non ? »

Quand on évoque l’écriture gonzo, on pense surtout à Hunter S. Thompson, mais Lester Bangs en est sans doute le représentant le plus doué. Le gonzo ? Pas vraiment du journalisme, pas vraiment le travail d’un écrivain, pas vraiment la névrose bavarde d’un égo surdimensionné. Mais plus sûrement beaucoup des trois. Courageuses traductions françaises d’un style intraduisible, « Psychotic Reactions et autres carburateurs flingués » et le deuxième volume « Fêtes sanglantes et mauvais goût » sont les recueils des meilleurs articles de Lester Bangs, avec l’ajout de quelques curiosités, comme des bouts de nouvelles inédites. Mais c’est bien en tant que rock critic qu’il brille le plus, ne lui en déplaise, puisqu’il se décrivait lui-même comme « le meilleur écrivain américain à n’avoir rédigé que des critiques de disques ». Parues dans Rolling Stone, the Village Voice, the New Yorker ou Creem, elles sont le point de départ d’une écriture rock qui a poussé à l’ombre de la musique y attenant, prenant au moins autant d’importance qu’elle au fil des années. Aussi célèbre que les artistes qu’il côtoie, Bangs est un grand écrivain qui aurait négligé de s’enfoncer dans le snobisme pour garder cette ferveur toute adolescente. Une sensibilité à vif et une mauvaise foi assumée de fan de base, mais orchestrée à l’épique, genre saga ironico-tragique et question de vie ou de mort. S’inspirant de Burroughs et de la beat generation, son style rivalise avec le son et l’énergie du rock, son écriture est un mélange entre la distorsion de guitare électrique et une impro free-jazz ou psyché. Bangs n’a que faire des conventions journalistiques, des normes tout simplement. Ses articles, souvent impubliables par leur propos ou leur taille – certains papiers feront jusqu’à 30 pages - feront le bonheur de Creem qui laisse carte blanche à ses auteurs. C’est en prêcheur à la verve souvent hilarante qu’il signe des articles aux noms déjà répressibles, « sourd et muet dans une cabine téléphonique : une parfaite journée avec Lou Reed » ou « emmenez votre mère à la chambre à gaz » ou au postulat cintré, avec l’interview post-mortem de Jimi Hendrix.

« Je pense qu’on est tous rock critics, dans le sens où tu décides d’acheter ce disque plutôt qu’un autre quand tu vas dans un magasin. A ce moment là, tu es un rock critic. Je n’ai pas plus de légitimité que n’importe qui d’autre. »

Ces livres nous rappellent surtout que le fan est à la base de tout dans la musique. Les débats sans fin, passionnés, partisans et oniriques, vaudront toujours mieux que les débats mercantiles autour d’Hadopi et des maisons de disques. Hélas, Lester Bangs n’a pas de remplaçant. Ces recueils en sont d’autant plus indispensables.


Steve McQueen

Le mec à qui on doit la "Cool attitude" jean / t-shirt. Malgré moi, ce gars m'a énormément influencé quand j'étais un kid. Trop regardé la TV sûrement. De "Au Nom de la Loi" à "Bullit". Il y a un âge où c'est difficile de dire si on s'identifie à un personnage et si ses thèmes de préoccupation deviennent alors les nôtres, ou le contraire. Ombrageux comme dans les Sept Mercenaires où il parle très peu. Juste à bon escient, en tout cas. Son attitude laconique dans la Grande Evasion avec ces scènes où il retourne au trou encore et encore et qu'il reprend ce gimmick où il fait rebondir la balle de base-ball contre le mur. Ca rend le processus plus énervant pour le gardien que répressif pour lui. Je mentirais si je disais que ce côté "vous ne me briserez pas" n'a pas compté. Peut-être bien que Steve a été mon premier exemple punk, en fait.


Jim Henson


La père des Muppets. Quand j'ai passé un an en UK, je m'étais renseigné pour postuler aux Aardman studios (Wallace et Gromit, et descendants directs de l'oeuvre d'Henson) mais ils n'acceptaient que les britanniques ou les énormes expériences dans le stop-motion. Bref, Jim Henson pour tout le message "ne prenez pas ça tellement au sérieux", pour la part d'imaginaire désuet et le fait de créer son propre truc à partir de rien.

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