jeudi 15 juillet 2010

TURBONEGRO R.I.P

WASTED AGAIN



Ca traînait dans les tuyaux depuis un certain temps, c’est désormais officiel. Turbonegro is Dead ! Again. Chris Summers viré en 2007, Rune Rebellion avait laché sa guitare après la tournée de trop, loin de chez lui. Il y a eu le hiatus imposé par la maladie d’Euroboy, et Hank … on ne sait pas trop. Il y a eu ce rôle chronophage dans le Jesus Christ Superstar scandinave, ces rumeurs de désintox et d’autres à propos de la scientologie. Peu importe au fond, c’est lui qui a jeté l’éponge. Rien à voir avec le split plein de drama-cheap dans les backstages d’un hôpital psychiatrique italien comme en 1998. Ce split-là est raisonné. Et on a presque envie que ça reste ainsi. Pas seulement parce que ‘Retox’ (dernier album, 2007) était en dessous et sentait l’épuisement collectif, mais aussi parce que c’est un gang, une histoire de personnalités. Les départs récents étaient déjà beaucoup, le remplacement de Hank rangerait TRBNGR dans le tiroir des groupes comme les autres.

Au lieu d’écrire une hagiographie en règle, je préfère déterrer un des éléments essentiels de la discographie des Denim boys. Le clin d’œil aux autres groupes, comme des Marx Brothers qui rendraient un hommage plein de malice à leurs influences, à la manière d’un Tarantino qui accumule les références à longueur de pellicule. Plus que de la copie éhontée (cf. Airbourne), le processus faisait partie de la logique Turbo, gravé dans leur ADN de punk pals. Le tout baigné dans un underground norvégien qui respire le cool poisseux.
L’hommage par l’hommage.




Le riff de GET IT ON est doublement piqué à deux des références les plus marquées de TRBNGR. Les Dictators dans « the next big thing » et les Ramones dans « I just want to have something to do ». En plus de rappeler l’attachement au punk new-yorkais du groupe, le « Go Girl Crazy » (1975) des premiers auraient très bien pu être un album de Turbonegro. La recette est déjà là : un ancien catcheur extraverti au micro, un guitar héro ironique (Ross the Boss qui créera un peu plus tard Manowar… et qui laisse donc espérer qu’il y a du second degré dans ce truc) et un bassiste qui chapeaute le tout.
SELL YOUR BODY (TO THE NIGHT), avec une intro mimant note pour note le « Penetration » des Stooges.
WASTED AGAIN avec son solo dont les premières notes rappellent celui de « Freebird » de Lynyrd Skynyrd. Un clin d’œil de guitar-hero à l’ancienne, tant ce solo est une référence du classic rock 70s.
BLACK RABBIT est un genre de négation pure de l’hymne hippie du Jefferson Airplane, « White Rabbit ».
Les premiers visuels de T-shirts et l’apparence d’Happy Tom sont une référence directe au travail de Tom of Finland, dans la lignée super gay d’un Mapplethorpe.





Le titre « midnight NAMBLA » est une référence au « midnight rambler » des Rolling Stones. NAMBLA est l’acronyme pour « North American Man/Boy Love Association ». Le groupe a fait d’autres clins d’œil aux Stones, comme le split 10 ‘’ de 1995, « Stinky Fingers » qui pousse le subversif encore un peu plus loin que le « Sticky Fingers » original.

PRINCE OF THE RODEO
est une multi-référence à Motörhead. L’intro de batterie rappelle bien sûr « Overkill », et la phrase ‘Don’t forget the clown’ juste avant le solo rappelle le ‘Don’t forget the joker ‘ au même endroit dans « Ace of Spades ».

L’intro de AGE OF PAMPARIUS est un quasi best-of de la chanson d’AC/DC, « For those about to rock ».

La pochette de l’album « ASS COBRA» est une référence à celle de Pet Sounds des Beach Boys.





CITY OF SATAN copie les paroles du « Atlantic City » de Bruce Springsteen, sur son album suicide Nebraska.
'Put your make up on, make your hair real pretty
And meet me tonight down in Satan's city'





La logique des fan-clubs , les TURBOJUGENDS, est tirée de la KISS Army, mais aussi apparemment inspirée de Frank Zappa.
Euroboy : « On voyait que KISS avait la KISS Army and on pensait que Turbonegro devait avoir sa propre Navy. Ca a démarré comme une blague dans l’appart de Happy Tom. On a commencé à mettre son adresse sur les pochettes de disque, et ça a dérapé en quelque chose de bien plus gros que ce à quoi on s’attendait. »
Happy Tom : « Frank Zappa avait ce truc où il tenait à disposition de ses groupies des trophées « Fucked by Frank Zappa ». C’est en repensant à ça au milieu des 90s qu’on a fait un diplôme « Member of Turbojugend ». C’était une blague. Maintenant ça s’est transformé en ce monstre à la Frankenstein, complètement hors de contrôle, partout dans le monde. Kiss a une armée, on a une Navy. Il y a tellement de membres maintenant qu’on pense sérieusement à envahir un pays européen de taille moyenne. Ce pourrait bien être la Belgique. »

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