



"Rock journalism is people who can't write interviewing people who can't talk for people who can't read." Frank Zappa
Sincerely,
Meg and Jack White
(communiqué reproduit partiellement : pour la version intégrale http://whitestripes.com/ )
Après des années loin des White Stripes, je me suis jeté sans explication sur le live sorti l’an dernier « Under Great White Northern Lights ». En plus du live à proprement parler, on trouvait un DVD d’un docu qui relatait la tournée complètement barrée du duo dans le grand nord canadien. Un concert dans une cabane en bois, une visite dans la maison de retraite des indiens… Tout semblait épuré, comme une ultime réconciliation, comme si les disques honnis n’avaient jamais existé. Et puis dans les 5 dernières minutes, il y avait ça :
http://www.youtube.com/watch?v=GiZ68ifob0g&feature=player_embedded
Un adieu officieux à l’oreille des fans avant de le faire ces derniers jours dans la presse. Plus un constat qu’un scoop puisque le groupe n'a rien produit depuis 2007. Les éloges funèbres dans les colonnes ont d’ailleurs été insipides. Je veux dire, citer à longueur d’article « Dead Weather », « the Raconteurs », « Seven Nation Army » !! C'est comme si vous pissiez sur la veuve à un enterrement.
Même la déclinaison de pochettes lançait un message. Des silhouettes creuses sur le décor, comme la persistance rétinienne de quelque chose qui n’est déjà plus là.
On a tous une histoire en commun avec les White Stripes. Le duo nous laissait une place vacante, on se sentait participer. Comme ces principes de composition qui suggèrent qu’il faut alléger une chanson, lui aménager des silences, histoire que l’oreille ne se fatigue pas, et indirectement laisser la place à l’imagination. Comme un bon livre. L’inverse d’un film de James Cameron.
C’est aussi un équilibre périlleux entre l’expression sauvage de Jack et le mutisme de Meg. La batteuse était insaisissable et ça a participé à l’intérêt pour le groupe. C’est sans doute Jack qui la décrivait le mieux dans ma chanson préférée des Stripes, Truth doesn’t Make a Noise :
You try to tell her what to do
and all she does is stare at you
her stare is louder than your voice
because truth doesn't make a noise
Les White Stripes ont suivi chez moi la même courbe que Queens of the Stone Age. J’ai pris le parti d’ignorer la discographie après Elephant, comme je l’avais fait avec QOTSA après Songs for the Deaf. La gangrène du groupe a été Seven Nation Army, le hit interdit comme l’avait été Smells Like Teen Spirit pour Nirvana. Pas forcément un changement sur le fond, simplement un changement de public, des gens attirés par un simple hit. Tu commences à te faire piétiner par des gamines de 14 ans aux concerts. Typiquement le truc qui aliène les fans. Et puis un morceau repris par Audioslave et Ben l’Oncle Soul … remixé pour faire chanter dans les stades comme avait pu l’être « I will survive » … ne peut pas être quelque chose de bénéfique. Jusqu’à présent, on parlait surtout du triton, « l’intervalle du diable », qui était honni par l’église et Tipper Gore. On pourra maintenant exclure chaque note qui fait partie de ce riff. Une certaine idée de la violence.
Quand je parle des White Stripes, il convient donc de préciser que je parle de la formule globale, et de l’avant Seven Nation Army. Un duo minimaliste, avec cette batterie très années 20 assumée, d’un atavisme enfantin qui refuse de progresser même en jouant tous les soirs. Plus qu’une technique ou un discours, ils se sont appropriés le côté organique des Blind Willie McTell, RL Burnside ou Robert Johnson. Ce côté « ma voix cramée et ma guimbarde direct dans le magnéto ». No bullshit. Les riffs d’AC/DC joué par un vieux bluesman aveugle sur une guitare cassée, le tout repris par les Stooges.
La question qu’ont du se poser les White Stripes par deux fois, c’est «comment évoluer quand on est dans une formule si simple ? » La première fois, ils ont essayé d’y répondre en faisant « Icky Thump », avec l’introduction de l’equalizer (cet effet qui fait sonner la guitare comme un gros synthé) et des touches hispanisantes. La seconde fois, ils ont splitté. C’est peut-être la formule qui est morte, plus que le groupe. Continuer ? Pour aller où ? Refaire le même album, encore et encore ? Rincer la même bonne vieille recette ? Quand tout est si épuré, tout mouvement peut s’apparenter à de la complexification et aliéner les trois-quarts du public. Arrêter pour ne pas diluer le message. Ca me paraît correct.
STRIPIPEDIA :
(NdR: Le contenu de cette partie n'est pas de moi, les infos ont été prises sur wikipedia, qui explique bien mieux que je ne l'aurais fait ce point précis)
Derrière le concept simpliste des couleurs se cache un vrai credo.
Les White Stripes jouent sur trois couleurs : le rouge, le noir et le blanc. Leurs pochettes de disques, leurs vêtements, leurs instruments sont tous de ces couleurs. La raison est simple, lorsque l'on naît, on ne peut percevoir toutes les couleurs. Le rouge est la première d'entre elles que l'on perçoit, mis à part le noir et le blanc. Jack White a également expliqué dans une interview que ces couleurs étaient les plus fortes, ayant le plus d'impact au niveau historique. Il cita comme exemple à ce titre le nazisme et le coca cola. Une autre origine du nom « White Stripes » proviendrait d'un bonbon que Meg et Jack auraient très bien connu durant leur enfance, aux rayures rouges et blanches. Enfin, bien sûr, ce trio de couleurs est en lui-même symbole de la simplicité et de la puissance du rock.
Le second album du groupe, intitulé De Stijl a été inspiré par le nom d'un mouvement néerlandais ayant pour principe une purification radicale de l'art, passant par un retour à des formes et à des couleurs basiques, ce qui définit parfaitement le style des White Stripes.